Un matin comme un autre. Cela fait une bonne heure que je reporte l'heure de mon réveil. De toutes façons, j'ai largement le temps. Je dois être au bureau à 8 heures pétantes. Il me reste encore une bonne demi-heure.
Une douche, un croissant, un café, un coup rapide de brosse à dents. Ça passe large.
Allez, je ferme les yeux encore 5 minutes.
Ils sont beaux ces nuages auréolés de rose, j'aime beaucoup les levers de soleil. Je survole Paris, la ville lumière. Elle porte bien son nom! Il fait noir, mais je vois comme en plein jour. J'écarte mes bras pour monter plus haut. Mais! On ne peut pas voler en battant simplement des bras! Je tombe soudain! Le sol se rapproche à toute allure! Je crie comme je n'ai jamais crié! D'ailleurs, ce n'est pas ma voix, mais plutôt une voix de femme. ''Vents d'est mollissant à l'ouest'' me dit Joël Collado. Au quatrième Top, il sera 8 heures...
J'ouvre soudain les yeux! Ecrase mon réveil d'un coup de poing juste avant le troisième top.
J'enfile les vêtements de la veille.
Ce fichu hurlement dans ma tête ne s'arrête pas!
J'attrape un morceau de pain dans le garde manger, mon pardessus noir, un parapluie.
La serrure de la porte bloque encore quand je ferme le troisième verrou.
Mais qui hurle comme un putois, bordel!
Tant pis pour le troisième verrou! J'arrache la clef de la serrure. Enfile mes chaussures de travers! Tant pis, je fermerai les lacets dans le métro!
Je manque de me casser la figure dans la flaque qui macule la moquette!
Avec un peu de chance, j'aurai le 8h07 sur la ligne 9! D'après l'app de la RATP, il est à l'heure!
J'enjambe la grand mère du quatrième. Je ne sais pas ce qu'elle fiche, mais elle emmerde tout le monde à se vautrer en travers de l'escalier. Les vieux se comportent comme des jeunes cons de banlieue!
C'est sûr, ça va être une journée pourrie! J'aurais mieux fait de rester dans mon lit!