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Novae - Une fin des temps: Sacs et deux Touques Public
Nouvelle Jungle petit saut Science Fiction

- C'est donc toi la fameuse Karin dont Mathias me parle toujours? Lança Edourado à la scientifique. Tu vas pouvoir t'échauffer en écopant. On chargera ensuite les bagages. Mathias, tu viens avec moi, on va boire une bière à la buvette!
Face au regard assassin que lui lançait la jeune femme, il corrigea. - Je plaisante! On va chercher le moteur dans ma fourgonnette, j'ai une petite pompe qui t'évitera d'écoper. Va prendre un rafraîchissement chez Dizou de ma part, et si tu peux nous rapporter des bières, ce serait super! Lorsqu'elle revint de la buvette de fortune, les deux hommes étaient en train de fixer un gros moteur de hors bord à la pirogue, pendant qu'une pompe automatique finissait d'en extraire l'eau. - J'espère qu'elle ne coulera pas pendant la traversée... Soupira Karin. - Ne t'inquiète pas, lui répondit le brésilien. C'était juste l'eau de la pluie. Merci pour les bières! Ce sont tes bagages? Ajoutat-il en désignant le sac à dos, une malette et un gros sac de couchage qu'avait déposé Karin sur le bord du chemin. - Oui. - Tu devrais les mettre dans deux des touques que tu trouveras à l'arrière ma fourgonnette. - Les quoi? - Les deux bidons en plastique avec un bouchon rouge à visser. C'est vrai, tu es une z'oreille! Elle n'allait pas se laisser traiter de pied tendre ainsi, et pour lui prouver qu'elle était débrouillarde et avait le sens pratique, elle parvint à faire entrer tous ses bagages dans un seul touque et garda son appareil photo en bandoulière.

Ils chargèrent ensuite un à un les bagages dans la pirogue, le fusil soigneusement rangé à côté du pilote. Quand ce fut le tour de son touque, ils durent le porter à deux pour le charger. Edouardo la regarda d'un oeil sévère.
- Tu n'as pas fait ce que je t'ai dit. A partir de maintenant, c'est moi l'expert. Je serai responsable de votre sécurité. Je veux que vous fassiez tout ce que je vous dis sans discuter! Si je vous demande de mettre tout votre poids sur un côté de la pirogue, vous le faites. Si je vous dis de marcher dans mes pas, vous marchez exactement dans mes empreintes. Si je te dis de répartir tes affaires dans deux touques, tu le fais.
Il prit le touque, et le fit basculer par dessus bord. Le bidon coula à pic dans un mètre d'eau.
- Tu vois, dit-il pédagogue, si tu ne laisses pas assez d'air dedans, il ne flotte pas. Et si on se retourne sur le fleuve, tu perds toutes tes affaires. Allez, aide-moi à le remonter, on va arranger ça!
Elle confia son appareil photo à Mathias puis sauta dans l'eau. Elle était tiède et rafraîchissante. Elle aida Edouardo à remonter ses affaires à bord, puis vérifia par dessus le rebord de l'embarcation le contenu de son touque. Mouillées pour mouillée, elle voulait rester le plus longtemps possible dans ce milieu tellement agréable, sentant de minuscules poissons lui frôler les mollets. Pas une seule goutte d'eau n'était entrée dans le bidon. Edouardo lui proposa de mettre son matériel électronique dans un autre touque où il serait en plus, à l'abris de l'humidité ambiante.
Quand elle y eut placé son appareil photo, son ordinateur et son téléphone satellite, il y plaça un filet remplis de riz.
- Pour absorber l'humidité, dit-il en souriant. C'est mieux que les saletés chimiques qu'on trouve dans tous nos colis et quand tu n'en as plus besoin, tu peux le manger !
- C'est vrai que ces sachets de silica ont envahi tous nos cartons à chaussures! Un jour, mon chat en a avalé par accident. Je n'ai plus de chat... Avec le riz, je devrais encore trouver quelqu'un pour le garder le week-end! Renchérit Mathias.
- Tu ne pouvais pas le laisser seul deux jours?
- Non. Sinon, soit il massacrait le mobilier, soit il sortait et risquait de faire le repas d'un chien errant ou pire, d'un voisin brésilien qui ne m'aurait même pas invité à le souper!
Edouardo lui lança un regard assassin.
- Fais attention à ce que tu dis sur les brésiliens, tu entres sur leur territoire, et tu sais qu'on n'aime pas rigoler.
Ce qui les fit éclater de rire tous les deux, tandis que Karin les regardait affligée. Mais dans quelle galère, enfin pirogue, s'était-elle embarquée!
Quand tout fut embarqué et après qu'Edouardo eut donné quelques consignes à Dizou, le commerçant, et salué quelques bushiningué et brésiliens, il se dirigea vers un vieil homme qui les observait depuis un moment, assis sur un tronc coupé au bord de l'embarcadère. Il lui tapa sur l'épaule, échangea quelques mots, et lui remis un papier soigneusement plié. L'autre le remercia avec de grands sourires. Il lui remit aussi une lettre dont il semblait lui expliquer le contenu avec de grands gestes.
Il revint à la pirogue et la poussa vers le large avant de monter à bord d'un bond. Le moteur démarra au quart de tour, et Karin regarda le dégrad et sa population affairée diminuer peu à peu à l'horizon avant de se fondre dans la masse de verdure formée par les immenses arbres de la jungle amazonienne. Sur sa gauche, l'immense barrage de Petit-Saut défilait, retenant ces millions d'hectolitres d'eau qui avaient noyé la jungle et en avait chassé sa faune.
L'embarcation contourna une petite île coiffée d'immenses arbres aux essences multiples et précieuses pour pénétrer dans un des lieux les plus sinistres du continent.

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